mardi 27 janvier 2009

Salon du chocolat + Kakizome

Hier, c'était la fin des cours, c'est parti pour deux mois de vacances. Depuis la semaine dernière, dans certains cours on a eu droit à des friandises pour marquer la fin du semestre.


Hier midi, M. Furuya nous a emmenés manger des soba dans un restaurant près de la fac. Et hier soir, il y avait une soirée de clôture, organisée pour tous les étudiants du programme intensif de japonais, avec des sushis et plein d'autres plats, des fruits, et l'inévitable chanson de Waseda (comme pour la soirée de rentrée en octobre en fait).

Samedi je suis allée, avec Masa, au Salon du Chocolat, qui avait lieu pendant 6 jours au grand magasin Isetan. On est arrivés à 10 heures, le magasin venait d'ouvrir, et le personnel était encore en formation "accueil du client pour l'ouverture" : postés près de l'entrée principale, dans les allées, et aussi près des escalators à chaque étage, les vendeurs et vendeuses, à grand renfort de courbettes, comme si on était des clients importants, y allaient du "ohayou gozaimasu" (bonjour) et "Irrashaimase" en veux-tu en voilà. C'est vraiment amusant à voir.


Le Salon du Chocolat se déroulait au 6ème étage, et était plein dès l'ouverture.



Beaucoup de chocolatiers français (Jean-Paul Hévin, Jacques Bellanger de Beline au Mans, mais pas de Taka à l'horizon), mais aussi des Japonais, et bien d'autres, étaient représentés, avec vente de boîtes à 400 yens le chocolat (plus de trois fois le prix français... il y avait aussi un stand Lotte, un équivalent du chocolat Poulain mais en moins bon, qui vendait ses tablettes à 100 yens comme dans tous les supermarchés, il détonnait dans le paysage). Les prix plus qu'élevés n'empêchaient pas les Japonais(es) d'acheter... la Saint-Valentin est dans trois semaines, et ici, elle prend des proportions inconnues en France.



(le panneau accroché au plafond indique l'entrée d'une clinique dentaire... il fallait bien ça avec tout les échantillons de chocolat qu'on a dégustés).


Ensuite, après un passage par la boutique de Sadaharu Aoki, au sous-sol du magasin, pour aller dire bonjour à Yumiko qui y travaille en ce moment (on a eu droit à une mini dégustation), on est partis pour le Mont Takao. Vous vous souvenez peut-être, c'est là où, en novembre, avait eu lieu une excursion avec d'autres étudiants du cours d'oral. Cette fois, c'était pour aller faire de la calligraphie dans un temple.

A notre arrivée à Takao, il neigeait !



L'après-midi Kakizome ("première calligraphie de l'année") était organisé par le club de Mae, un thésard de Waseda ami de Masa. L'objectif, c'était d'écrire une bonne résolution pour l'année, de mettre un sceau dessus, et de se faire prendre en photo avec son oeuvre. Ma maîtrise du pinceau est toujours aussi mauvaise, et ça se voyait d'autant plus que j'étais la seule étrangère ! Les autres ont tous appris à écrire de jolis caractères à l'école primaire... il faut que je m'entraîne !




L'activité avait lieu dans un temple un peu en retrait, et il y avait même un moine, du même âge que les nous, qui est venu faire de la calligraphie, et qui, dans une autre pièce, nous a expliqué comment faire du zazen. C'est une posture de méditation du bouddhisme zen, dans laquelle on s'assoit en lotus ou en tailleur sur un petit coussin rond appelé zafu. Encore un moyen d'attraper des fourmis dans les jambes en cinq minutes...



samedi 17 janvier 2009

furuike ya kawazu tobikomu mizu no oto

Début de week-end tranquille, il faut bien ça pour se remettre du test de grammaire de vendredi après-midi. Il fait toujours aussi beau (si je me souviens bien, il n’a plu qu’une fois depuis le début du mois), donc avec Masa on est allés faire un tour dans les parcs qu’il y a en face de chez lui.

D’abord, le jardin de la maison où a habité Bashô (1644-1694), le célèbre auteur de haiku, poèmes de 17 syllabes, selon le rythme 5, 7, 5, devant contenir une référence à la saison.


A l’époque, la maison et le jardin étaient au milieu des champs (dans les idéogammes qui servent à écrire Waseda, il y a celui de "champ, rizière"). Maintenant ils sont entourés de bâtiments modernes, mais dès qu’on passe la porte coulissante, on oublie qu’on est en plein milieu de Tôkyô. C’est un jardin typiquement japonais, avec un étang, des petits chemins, des escaliers…




Sur quelques panneaux étaient écrits des haiku célèbres de Bashô, dont le fameux « furuike ya kawazu tobikomu mizu no oto » (traduit par : « Un vieil étang, Une grenouille saute, Le bruit de l'eau. »). Je ne peux guère vous en dire plus, ma lecture culturelle du week-end n’ayant pas été Bashô, mais Crayon Shin-chan, un manga sur un petit garçon très insolent qui fait tourner sa mère en bourrique. C’était assez facile à lire, et plutôt drôle, même si l’humour japonais est assez spécial (en gros, Crayon Shin-chan passe son temps à regarder sous les jupes des demoiselles qu’il croise…).


Au fond du jardin, on peut aussi se recueillir sur la tombe du poète.

Avec des pruniers et des mini-jonquilles en fleurs, on n'a pas l'impression d'être en plein mois de janvier. Selon les infos, à Okinawa, l'archipel le plus méridional du pays, certaines variétés hâtives de cerisiers sont déjà en fleurs...


Ensuite, nous sommes allés dans le Shin-Edogawa koen, un jardin public lui aussi de style japonais, plus vaste, un peu moins sauvage, mais lui aussi très agréable. Quand on a croisé deux femmes en kimono, ça m’a vraiment donné l’impression d’être remontée dans le temps…




Puis petit tour dans le parc de l’hotel de luxe d’à côté, dans lequel il y a plein de restaurants de type traditionnel, mais aussi une chute d’eau, une pagode, un mini-sanctuaire, …



Au retour, j’ai regardé le sumo… et oui, je finis par trouver ça amusant. J’ai regardé un peu sur Internet pour essayer de comprendre l’organisation de ce sport national. J’ai donc appris qu’il y a six tournois par an (actuellement, celui qui se déroule à Tôkyô est le premier de l’année). Chaque tournoi dure quinze jours, et chaque sumo fait un match par jour. Les résultats déterminent les classements dans les différentes catégories. Le grade suprême, c’est celui de yokozuna (pour l’obtenir il faut un certain nombre de victoires d’affilée dans plusieurs tournois je crois ; et une fois qu’un lutteur est devenu yokozuna, il ne peut plus descendre en grade, donc si il a de mauvais résultats, il doit abandonner le sumo). Actuellement il y a deux yokozuna, et ils sont tous les deux de nationalité mongole. Parce qu’il n’y a pas que des Japonais qui font du sumo… il y a même des Occidentaux, j’ai vu un Bulgare, un Estonien. Il semblerait que le sumo attire moins qu’avant les lutteurs japonais, ce qui peut se comprendre, c’est dangereux et pas vraiment sexy.

Je vous mets une vidéo pour que vous ayez une idée d’à quoi ça ressemble (Asashoryo, à droite, est un des deux yokozuna actuels, assez contesté en ce moment parce que l'année dernière il a simulé une blessure en milieu de tournoi pour rentrer en Mongolie).

Une place au premier rang coûte dans les 14 000 yens, soit dans les 110 euros.




La préparation dure toujours beaucoup plus longtemps que le match… le joueur qui pose une main par terre, ou sort du cercle, perd le match.






Et je finis avec un gros chat paresseux, croisé près de l'endroit où habitait Bashô. Après tout, le quartier était aussi apprécié de Natsume Soseki, qui a écrit à la fin du XIX° siècle le roman "Je suis un chat" (que je conseille).
Pour l'instant tous les chats que j'ai croisés à Tôkyô sont en surcharge pondérale...

mardi 13 janvier 2009

kami no shizuku

Message rapide, juste pour les fans de drama. Je viens de regarder le premier épisode de Kami no Shizuku. Je suis pas sûre que la série sera passionnante, mais le premier épisode vaut le coup, rien que pour voir Kamenashou danser en chantant, en français dans le texte "Goûtons voir, oui, oui, oui, Goûtons voir, non, non, non, goûtons voir si le vin est bon". Et aussi pour voir Kamenashi en bras de chemise, de toute manière il occupe l'écran au moins la moitié du temps, donc ça sera forcément un bon drama...


Les caractères des personnages rappellent vraiment ceux de Nodame Cantabile (le héros hyper sérieux, la fille un peu sonnée, et un spécialiste étranger, d'ailleurs c'est le même acteur qui joue ici le Français - qui s'appelle Robert, et Streisseman dans Nodame, ce qui promet de jolies imitation de l'accent des étrangers qui parlent japonais).

lundi 12 janvier 2009

Musée National de Tôkyô

La vraie reprise a eu lieu jeudi, tranquillement, mais cette semaine j'ai pas mal de tests de fin de semestre, grammaire, kanji, ...

Aujourd'hui, c'était férié, c'était le jour de l'accession à la majorité. Les mairies organisent des cérémonies pour l'occasion, et les jeunes qui auront 20 ans dans l'année s'y rendent, souvent en habits de cérémonie.

Samedi, soirée crêpes, car ici aussi il y a de la farine de sarrasin (à 14 euros le kilo, ça change de chez nous... pour le coup, ils la vendent par paquets de 200 grammes). J'ai la joie de vous informer que j'ai trouvé du fromage râpé dont le goût se rapproche de celui du gruyère, ce qui change des habituels "natural cheese" à l'anglo-saxonne, râpés en gros bouts et qui ressemblent à du plastique plus qu'à quelque chose de comestible.

Dimanche, sortie au Musée national de Tôkyô, tout près du parc d'Ueno.


Musée complètement différent de celui de la semaine dernière. Le Musée national de Tôkyô est beaucoup moins ludique que celui d'Edo-Tokyo, mais il a de belles collections exposées dans des salles assez vastes à la lumière tamisée.


Dans le bâtiment principal, sur l'histoire du Japon, sont rassemblés des objets depuis l'époque Jomon (l'époque du début du peuplement du Japon) jusqu'à l'ère Edo; beaucoup de choses sur le bouddhisme, mais aussi des armures de samouraïs et sabres en tout genre, des objets liés au développement des arts comme le théatre Noh, des estampes... Le prospectus pour les visiteurs étrangers, en anglais, est très bien fait, ce qui rend la visite agréable, même quand on est, comme moi, assez peu au point sur l'histoire du Japon.


(accessoire que les femmes se mettaient dans les cheveux)

Ensuite on est allés au bâtiment des collections asiatiques (bâtiment Tôyô), et là, pour les non experts en archéologie, c'est un peu soporifique. Plus aucune explication en anglais, seulement des alignements de statues de Bouddha, assis, debout, parfois couché, qui fait des signes bizarres avec ses doigts. Il y avait aussi une momie égyptienne, qui a atterri là on ne sait pas trop comment.



Après une balade dans le Ameyokochô, quartier d'Ueno avec des ruelles pleines de boutiques qui rappellent les marchés français (sans les normes d'hygiène néanmoins), avec des fruits à des prix défiant toute concurrence, on est allés manger des ramens, dans un restaurant spécialisé au concept pour le moins atypique (Ichi-ran) : favoriser la concentration des clients sur le goût. Du coup, pas de table où on s'assoit en vis-à-vis, mais des espèces de box, où on est séparé de son voisin par une cloison.


On fait face à un rideau de bambou, que la serveuse ferme une fois après avoir apporté la commande. On peut choisir la taille des nouilles, la quantité d'épices, et plein d'autres choses. Une fois servi, le client est prié (par le panneau d'explications accroché dans chaque box) de boire trois cuillères de soupe sans mélanger, afin de bien apprécier le goût du bouillon (à base de graisse de porc, niveau diététique on fait mieux), avant de déguster les nouilles et la soupe dans l'ordre de son choix.

Avec un concept pareil, ils ne peuvent pas se permettre de faire de mauvais ramens, et c'est vrai que c'était bon (bien qu'un peu lourd), même la viande qui servait à parfumer le bouillon avait une autre tête que celle des boutiques de ramen de la rue Sainte-Anne. Par contre, niveau concentration, il faudrait revoir un peu la question. Certes c'est difficile de papoter avec son voisin, mais le restaurant est bruyant, avec ses "irrashaimase" à intervalle régulier, et les bruits des sonnettes actionnées par les clients pour appeler les serveuses...

Ah oui, j'oubliais : Waseda a gagné le tournoi de rugby interuniversitaire. C'est la deuxième année consécutive, et le match passait à la TV (ils passent même des matchs du tournoi lycéen à la TV...).
Et hier s'est ouverte une nouvelle période de 15 jours de matchs de sumo. Le soir à la TV on peut donc voir les matchs de la journée. Un match dure très peu de temps, puisqu'il est terminé dès que l'un des joueurs à réussi à pousser son adversaire à l'extérieur du cercle. J'ai du mal à trouver un intérêt à ce sport, d'autant plus qu'il n'y a pas de prise spectaculaire comme au judo par exemple. Ils se donnent juste des baffes en se poussant.

Enfin, ce week-end j'ai un peu regardé la chaîne éducative de la NHK, télévision nationale, et pour le coup, c'est vraiment éducatif, et varié... émission de cuisine à 20h30 (comment faire des canapés avec de la pâte de surimi qui remplace le pain...), puis émission de couture qui explique comment faire une nappe aux motifs hawaiens, ensuite émission sur comment tracer des idéogrammes proprement, et maintenant, c'est un cours de yukulélé...

mercredi 7 janvier 2009

Musée Edo-Tokyo

Rectificatif, la reprise des cours n'était pas aujourd'hui, mais demain.
J'ai eu un gros doute en chemin, puisque le trottoir n'était pas plein de filles en minijupes et bottes, ni de garçons avec des sacs à main de fille... bref, pas d'étudiants à l'horizon. Doute confirmé en arrivant aux abords de la fac... dans un sens ça tombe bien, puisque je n'avais pas réussi à me réveiller pour le premier cours de la matinée. Les cours que je sèche sont des cours qui n'ont pas lieu ! J'en ai profité pour bien avancer mes devoirs de fin de semestre.

Dimanche dernier, je suis allée au musée d'Edo-Tokyo (Edo, c'est l'ancien nom de Tokyo), avec Wataru, avec qui je corresponds de temps en temps plusieurs années parce qu'on s'intéresse à la même chanteuse, mais que je voyais pour la première fois. Ce musée traite de la vie à Edo, pendant la période du même nom (1616-1867, époque où les Tokugawa avaient réussi à unifier le Japon et à y instaurer la paix).


(La décoration de Nouvel An du hall d'entrée,
qui rassemble plein d'objets,
comme les daruma, les flèches protectrices, ...)

L'exposition temporaire portait sur les moyens de transports, il y avait essentiellement des chaises à porteurs. Si j'ai bien compris, les Tokugawa, au pouvoir (il y avait quand même un empereur mais il avait un rôle limité), obligeaient les gouverneurs de région (Daimyo) à faire tous les ans le voyage de leur région jusqu'à Edo (ce qui coûtait une fortune et les affaiblissait), d'où l'usage de luxueuses chaises à porteurs. Celles des femmes étaient particulièrement décorées. Mais le plus étonnant, c'était de voir que l'intérieur était vraiment minuscule. Comment faisaient-elles pour rentrer dans de telles boites ?



Dans l'expo permanente, il y avait des maquettes représentant la ville, des boutiques de l'époque, et des infos sur la vie quotidienne, les commerces, etc.


Il y avait aussi des objets plus récents...



Les photos étaient presque partout interdites, donc je n'ai pas grand chose à vous proposer.

Le plat de ce jour là : soupe de haricots rouges sucrés, avec dedans du mochi, et un marron. Le tout servi avec un peu de thé, et, association étonnante, du concombre vinaigré coloré en rose...




PS : Manon, il faudra regarder le Cartoon d'aujourd'hui, Kame, Tanaka, Junno et Ueda font du cheval, pendant que Jin et Maru sont au ramassage du fumier... le cheval se barre quand Maru veut lui mettre un filet, et après ils le font monter à cru... ils essaient vraiment de le tuer, le pauvre.


Galette des Rois

Il paraît que vous êtes presque tous sous la neige... Forcément c'est l'année où je suis pas là que la maison ressemble à ça...

...mafuyu no Snow Express, Snow Express...


Ici, depuis Noël il fait froid mais grand soleil. Enfin, froid, ça ne descend pas en dessous de zéro degrés je pense (pour demain par exemple, la météo prévoit entre 4 et 10 degrés).


Aujourd'hui (attention, ce billet est exclusivement culinaire), c'était l'Epiphanie. Bien sûr, dans ce pays au développement gastronomique limité, où on mange du hareng enroulé dans les algues au Nouvel An à la place du foie gras, il ne faut pas espérer trouver quelque chose qui ressemble à une galette des rois (ou alors peut-être dans les grands magasins, mais certainement pas dans le supermarché du coin).

Mais comme il était hors de question de ne pas sacrifier à la tradition, je me suis lancée dans la préparation d'une galette, à partir de zéro, puisque ici, il ne faut pas compter non plus sur la pâte feuilletée toute prête. Marmiton.org à la rescousse, j'ai donc tenté ma toute première pâte feuilletée, dans des conditions extrêmes : pas de plan de travail, pas de rouleau à pâtisserie...


J'ai mis en oeuvre mes compétences, durement acquises avec Cécile rue Condorcet il y a deux ans, de colmatage des rainures du parquet à la farine, je crois que Masa a eu peur quand il a vu l'état de son couloir-cuisine.

La boite à thé qu'on voit à droite était en fait mon rouleau à pâtisserie, jusqu'à ce que j'aie l'heureuse idée d'utiliser le rouleau de papier sulfurisé (ce fut la seule bonne idée du jour, mon autre idée lumineuse de retournement de l'omelette au riz "pour que ce soit plus joli" ayant lamentablement échoué, ce qui me met dans l'impossibilité de vous présenter ce plat aujourd'hui..).

Heureusement, la galette était réussie, beurrée à souhait !




Puisque je parle dessert, je peux vous présenter l’an-nama. Masa en a rapporté d'Osaka, c'est une spécialité du Kansaï.


L'extérieur ressemble à une espèce de crêpe à la farine de riz gluant, de forme carrée. C'est plié en triangle et à l'intérieur, il y a de la pâte de haricots (rouges ou blancs) sucrés. Riz gluant et haricots rouges, beaucoup de desserts japonais se ressemblent, mais c'est toujours un délice...


Je vous raconterai plus tard ma sortie dominicale au Musée d'Edo-Tokyo, je vais dormir...
Demain, reprise des cours... vivement les vacances de printemps !! (dans trois semaines, je devrais pouvoir tenir le coup).

vendredi 2 janvier 2009

Cuisine du Nouvel An

Je suis de retour de chez Harumi, où j'ai passé la soirée d'hier et la journée d'aujourd'hui.

Hier, j'ai retrouvé Harumi et sa famille (son mari, Ayato et Manaka) à la gare d'Hanakoganei, puis on est allés au temple shinto pour le Nouvel An. D'abord, purification en se lavant la main gauche puis la main droite - normalement on se rince la bouche aussi -, puis offrande au temple - une petit pièce - et on fait un vœu en tapant deux fois dans ses mains. Ensuite, on est rentrés à l'appartement, comme il était un peu tôt pour manger, j'ai joué aux Pokemon avec Ayato, sur sa toute nouvelle console.

Puis on a dîné, nabe au crabe, puisque la famille d'Harumi, qui habite à Osaka, lui avait envoyé des crabes (ici le système de livraison de nourriture est très perfectionné, et il est fréquent de s'envoyer des aliments comme cadeaux). Le nabe, j'en ai déjà parlé, c'est en fait un gros récipient en terre posé sur un réchaud à gaz, dans lequel on fait cuire un peu ce qu'on veut, viande, poisson, légumes, tofu, dans un bouillon à base de soja. Le crabe était délicieux, mais j'ai manqué de peu l'overdose (c'est plus difficile dire qu'on n'a plus faim sans vexer en japonais qu'en français...). D'autant plus qu'après, il y avait un gâteau à la crème, puisque c'était aussi l'anniversaire d'Ayato (6 ans !).


Ce matin au petit déjeuner (10h30) on a mangé du mochi grillé, la pâte de riz gluant c'est quand même d'une digestibilité assez limitée... du coup quand on est arrivés chez la grand-mère vers 16h pour manger de la cuisine du Nouvel An après avoir encore fait un tour dans un temple (cette fois il y avait tellement de monde qu'il fallait faire la queue, et autour du temple il y avait plein de stands de nourriture, comme au Meiji Jingu le soir du 31 décembre), je n'avais pas vraiment faim...

La cuisine du Nouvel An s'appelle oseichi ryôri, et est très particulière. Traditionnellement, elle est préparée avant le 1er janvier, c'est un ensemble de plats qui se conservent longtemps. Le principe, c'était de libérer les femmes de la préparation des repas pendant les premiers jours de la nouvelle année, car c'est une période où tout le monde est très occupé par les visites à faire au temple, à la famille, etc. En plus, certains aliments se mangent particulièrement au Nouvel An parce que leur nom évoque quelque chose de positif, et que c'est donc de bonne augure pour l'année qui commence. Je n'ai pas d'exemples de ces jeux de mot en mémoire, mais j'essaierai de vous en rapporter.

D'abord, l'osechi préparée par Harumi :


Dans la boite de gauche, en haut à gauche on a des tranches d'une pâte au poisson genre surimi (en meilleur), à côté une omelette avec de la pâte de poisson dedans, du konyaku, une salade à base d'oeufs de harengs, de carotte et de kombu (une algue), en dessous du poulple au vinaigre, de l'omelette, puis à gauche des crevettes frites. Dans la boite de droite, en haut à gauche je ne sais pas ce que c'est, ensuite c'est des rouleaux d'algues avec à l'intérieur du hareng, les boules rouges ce sont des œufs de saumon (ikura), à leur gauche de la patate douce au citron (ça a un petit goût de châtaigne, j'adore). Les trucs ronds avec des trous, c'est du renkon (racine de lotus), et à leur droite c'est du cœur de palmier (takenoko). Et les trucs verts, des petits pois (sayaendô... !!).



Dans la boîte achetée par la grand-mère, j'ai beaucoup aimé les haricots noirs un peu sucrés (milieu de boite de gauche), et le kuri-kinton, une purée à base de chataîgne, à leur gauche. J'ai bien du mal à identifier les autres plats, à part les noix caramélisées de la boite de droite, en haut au milieu. Y'a pas à dire, ça change du foie gras et du saumon fumé...


Autre particularité du Nouvel An : les cartes de voeux. Il s'en envoie beaucoup plus qu'en France, et il faut qu'elles arrivent pile au moment du Nouvel An. Chaque famille en reçoit un sacré tas. Ce sont des papiers cartonnés format carte postale, avec un côté l'adresse, et de l'autre une image, souvent créée à l'ordinateur, mettant en scène une vache (c'est l'année de la vache) ou des photos des enfants en bas âge quand il y en a. Elles sont envoyées sans enveloppe. Et ici les cartes postales ont même un tarif postal spécial. Les familles qui ont connu un décès dans l'année passée n'envoient pas de cartes de voeux, et n'en reçoivent pas non plus.



A noter : ici la barbe à papa ne se vend pas enroulée sur un batonnet, mais dans une poche en plastique illustrée avec des héros de dessins animés. Le batonnet en bois est quand même fourni.

(un stand de barbe à papa, photo trouvée sur le net)



Et je vais conclure en pestant encore contre les systèmes de chauffage japonais. On comprend vite pourquoi ils sont adeptes des tapis chauffants... ma clim réversible me souffle en alternance du vent chaud et du vent froid, et à chaque fois que je la mets en route je manque de me prendre l'éventail de Ryô-chan sur la tête...



Edit : avis aux intéressées, le Countdown des Janiizu est déjà en ligne sur Youtube. En voici un petit aperçu.



Les Janiizu à partir de Arashi étaient au Tôkyô Dôme, le décor et la configuration de la salle sont ceux du concert des News (Le patron de la Janiizu a vu la rentabilité, il a loué le Dôme pour la journée et a réussi à y organiser deux concerts!). J'ai l'impression que dans l'émission ils ont aussi collé des bouts du Countdown des Kinki à Osaka (garasu no shônen...).
De jolies combinaisons, comme Daite senorita avec Pi, Jun, Jin, et Seishun amigo avec Ryô, Kame, Pi... Les bébés ont recyclé leur costume de mardi soir. Et Subaru a de légères défaillances vocales dans cet extrait...

jeudi 1 janvier 2009

Bonne Année !!!

Ça y est je suis en 2009 !!

Bonne année à tous !

En japonais, ce serait "akemashite omedetou gozaimasu", mais l'utilisation est un peu différente (ça a un côté plus rétrospectif, et ne se dit pas, par exemple, à quelqu'un qui a perdu un proche dans l'année, puisqu'il n'est pas arrivé à la nouvelle année sans souci).

Je viens de rentrer, et j'écris ce post depuis sous ma couette, j'ai encore du mal à me réchauffer.

Je suis d'abord allée manger avec Sarah, Frédéric, d'autres français et Tomo (un autre), un étudiant japonais de Waseda qui parle français avec l'accent belge, dans un restaurant près de Baba. L'avenue Waseda a été très calme toute la journée, beaucoup de magasins étaient fermés, et on avait donc peu de choix pour le restaurant. On a gouté a plein de plats, et mangé les soba qui se mangent traditionnellement au Nouvel An. A 23 h, l'un des serveurs du restaurant s'est planté devant la table avec l'addition, ce qui signifiait qu'on était priés de payer vite et de quitter les lieux... ça changeait des manières japonaises habituelles.


On est ensuite allés au Meiji Jingu, à Harajuku. Arrivés à 23h30, on a pris place dans la file d'attente, dans laquelle il y avait de nombreux autres étrangers. La file d'attente était, comme d'habitude, très bien organisée, avec répartition en groupes, mégaphones, et panneaux disant d'attendre un petit peu. Ca pour attendre, on a attendu...


On n'a pas avancé jusqu'à minuit. A minuit pile, il y a eu un mini compte à rebours, quelques cris, mais c'est resté très calme. Dans notre groupe c'était embrassades en se souhaitant une Bonne année (manières de sauvages, ont dû penser les Japonais à côté de nous). Le réseau téléphonique était saturé, comme en France d'habitude.


Ensuite on a commencé à avancer, par a coups. Il y avait un écran géant, qui diffusait une cérémonie en direct dans le temple, entre deux pages de réclame. Finalement on est rentrés dans le temple, en zappant la phase purification par lavage des mains, de peur de finir avec des glaçons au bout des doigts. On a jeté une pièce dans l'énorme tronc installé pour l'occasion. Vu de derrière c'était très joli, comme les gens jetaient leur monnaie de loin on avait une pluie de pièces. Les policiers mobilisés pour l'occasion portaient même des masques spéciaux afin de ne pas se prendre de pièces en pleine figure.


Ensuite on est sortis du temple, pour se retrouver dans une allée de vente d'objets porte bonheurs, des flèches (qui servent à protéger), des vachettes en porcelaine (c'est l'année de la vache) et les habituels o-mamori en tissu.


On a tiré les augures, et accroché chacun son papier à un fil en faisant un voeu (deuxième voeu de la soirée, il fallait déjà en faire un en jetant la pièce).


En continuant un peu à marcher dans la foule, on est arrivés sur une grande place avec des stands partout, une vraie ambiance kermesse, où on pouvait acheter de l'ama-zake (une boisson chaude sucrée à base de riz fermenté), du shiruko (soupe de haricots rouges sucrés au mochi), des sake-manju (petits gâteaux fourrés aux haricots rouges sucrés, la pâte qui servait d'enrobage contenait du sake), mais aussi des hot-dogs, kebab, et même crêpes françaises ! Pour le coup le côté un peu religieux est passé à la trappe.



Ce soir on a vu seulement des jeunes, et pas de costumes traditionnels. Peut-être que les personnes plus âgées, ou les familles avec enfants, ont passé la soirée à regarder l'émission Kouhaku de la NHK (un concours de chansons qui opposait des stars japonaises, divisés en une équipe rouge, les femmes, et une blanche, les hommes), qui fait plus de 50% d'audience chaque année, en mangeant des sobas...

Bon réveillon !!