vendredi 27 février 2009

Arrivée d'Odile et Dominique, Nikko

Ca fait bientôt deux semaines que je n'ai rien posté. C'est que j'ai été bien occupée (déménagement de Masa, planification du voyage de Dominique et Odile), et qu'en plus mon appareil photo a rendu l'âme.

Hier, je suis allée chercher mes deux touristes à l'aéroport de Narita (ça fait plaisir de voir de la famille, après 6 mois ici !), en forme malgré les 12 heures d'avion. Après 1h30 de train, nous avons rejoint leur hôtel à Otsuka, pour y laisser les bagages, et sommes allés manger tranquillement dans un family restaurant.
Dominique et Odile ayant joué les messagers, j'ai récupéré un appareil photo tout neuf, que j'ai encore un peu de mal à prendre en main, mais qui a déjà bien servi (à Nikko aujourd'hui), et des vivres de toute sorte pour palier les lacunes des supermarchés japonais (sablés, dattes, etc.).

Ensuite, je leur ai montré le quartier des affaires de Shinjuku, et on est montés en haut de la tour de la mairie de Tokyo, pour profiter du panorama.


Nous y avons rencontré une famille de français très chics, avec la dame qui m'a quand même demandé si j'étais ici pour apprendre le chinois...

Ensuite on a retrouvé Masa pour aller manger des sushi.


Ce matin, départ de bonne heure, pour Nikko, ville abritant de nombreux temples, et classée au Patrimoine mondial de l'Unesco. Comme il pleuvait à Tokyo, on a hésité à partir pour Nikko, mais finalement, nous n'avons pas regretté le voyage, nous avons mangé dans un restaurant (Hi no Kuruma) très sympa d'okonomiyaki (où on fait cuire cette espère de crêpe sur un plaque en fonte au milieu de la table), et les temples étaient magnifiques... sous la neige ! (Nikko est au Nord de Tokyo, et en altitude).



Quelques photos pour vous donner une idée, mais je vous raconterai le détail des temples plus tard, je vais dormir.




dimanche 15 février 2009

Saint-Valentin

Ici, Saint-Valentin = chocolats. Ce sont les femmes qui offrent des chocolats aux hommes, selon une pratique un peu particulière : elles en offrent certes à leur cher et tendre (honme choco, les chocolats du "préféré"), mais aussi aux autres hommes, en particulier à leurs collègues (giri choco, avec giri qui signifie obligation sociale, gratitude).
Pour l’occasion, les supermarchés vendaient des boites de chocolats estampillés belges ou français, mais aussi du chocolat à fondre (pour mitonner soi-même ses chocolats), et des génoises en forme de cœur à décorer soi-même.


Le 14 mars, c'est le "White Day", les hommes qui ont reçu des chocolats sont censés (selon une idée introduite par une marque de marshmallows dans les années 60), offrir en retour des biscuits ou confiseries blancs, mais c’est assez peu pratiqué.



Hier, alors qu’on nous avait promis des pluies diluviennes et un vent à décorner les bœufs, il a fait un temps très doux, digne d’un mois d’avril, qui rendait la veste d’hiver complètement inutile.

Le tanuki en a d’ailleurs profité pour venir se faire dorer au soleil, sur les rochers au milieu de la rivière Kanda. L’équipe de secours, qui l’avait capturé trois jours plus tôt et relâché dans la nature, est revenue, nouvel attroupement sur le pont… mais le tanuki n’en avait que faire et faisait sa toilette tranquillement.


Les pruniers ont commencé à fleurir dans le parc Shin-Edogawa…


(profitez-bien des photos de ce post, mon appareil photos fait des siennes en ce moment, il met des traits blancs horizontaux sur la plupart de mes prises...).

mercredi 11 février 2009

30 millions d'amis

Aujourd’hui, en longeant la rivière Kanda, habituellement habitée par des canards, voilà ce qu’on pouvait voir, en équilibre sur un rocher :


Un tanuki (chien viverrin) qui s’est égaré, probablement arrivé là par les tuyaux d’évacuation des eaux de pluie, et coincé, car les berges de la Kanda, ce sont des murs. J’avais beau avoir vu il y a un mois un documentaire expliquant qu’il y a des tanukis jusque dans Shinjuku, ils sont attirés par les parcs, les poubelles et la nourriture que les gens donnent aux chats.


D’après les dires d’un ouvrier de l’imprimerie d’à côté, ce tanuki était déjà sur son rocher la veille, mais il avait fui quand des secouristes avaient tenté de le sortir de la rivière. Il devait avoir bien froid, parce que sur le pont il faisait frisquet.


Peu après la police est arrivée, une voiture, puis une autre.

Les passants s’arrêtaient, commentaient, râlaient contre la lenteur des secours (ils ont mis bien plus d’une heure à arriver), il y en a même un, les trouvant vraiment trop longs, qui voulait descendre dans la rivière, les policiers l'en ont dissuadé… les secours sont finalement arrivés, et après une installation laborieuse de l’échelle, un sauveteur est descendu, et a mis plus de dix minutes avant de réussi à capturer la bête, effrayée, dans un filet.


Le mot de la fin des aventures du tanuki (qui va être relâché dans le parc du coin probablement), c’est la remarque d’un des gamins venus observer la scène : « Y'a plus qu'à faire des tanuki-udon ! » (c’est le nom d’un plat de nouilles de froment surmonté de friture, dont, si j'ai bien compris, la couleur rappelle celle du pelage des tanukis).


A défaut de tanuki, ce soir le dessert c’était gâteau noix de coco au lait concentré, cuisson vapeur dans un plat à nabe flottant dans une casserole d'eau, puisqu'il faut bien remédier au décès du four de Masa (il n'a pas résisté à la galette des rois).


jeudi 5 février 2009

Palais impérial

Selon le calendrier lunaire japonais, le 4 février c’est le premier jour du printemps, et donc le 3 février, les Japonais ont coutume de jeter des graines de soja pour chasser maladie et malheur de leur maison. A ce cérémonial est associée la consommation d’un gros makizuki, contenant des algues, de l’œuf, du tofu mariné, avec pour consigne de se tourner dans une direction précise (qui a l’air de changer d’une année sur l’autre, puisque sur l’emballage dudit gros sushi, était inscrit « La direction de cette année est Est-Nord-Est »).



Hier, c’était visite des alentours du Palais impérial. L’Empereur étant bien gardé, pour pouvoir faire la visite il faut s’inscrire sur Internet, en donnant son adresse, numéro de passeport, etc. (même si au moment de la visite rien n’a été vérifié). Après un passage par la boutique de souvenirs et un briefing de 10 minutes par vidéo, c’est parti pour une heure et quart de visite guidée (en japonais avec audiophone en anglais).

Le palais est construit sur les lieux de l’ancien château d’Edo. Cette tour de guet est un des plus anciens vestiges du château d’Edo. Perchée à 15,5 mètres de hauteur, elle en mesure presque autant, et a aussi servi de lieu de contemplation du Mont Fuji.


Le bâtiment d’intendance de la maison impériale, construit en 1935.



Puis le Palais Impérial, Kyuden, achevé en 1968, construit en fer et en béton. En fait l’Empereur n’y habite pas, mais il y a son bureau. C’est aussi un lieu de parade, avec un grand bâtiment qui sert aux baquets et à l’accueil des personnalités étrangères importantes par exemple.


C’est à partir de ce balcon que l’Empereur salue la foule qui a le droit d’accéder aux lieux pour son anniversaire et pour le Nouvel An.



Puis un autre vieux bâtiment, le Fumishi-yagura, vu depuis un pont de pierre qu'on voit souvent sur les guides touristiques, qui s'appelle le Nijubashi.



Après la visite, on peut aller se promener dans un jardin public ultra propre et surveillé.


lundi 2 février 2009

Yasukuni Jinja

Ca fait déjà une semaine que je suis en vacances. Je suis d’une efficacité assez limitée pour bosser le japonais, manque de motivation (heureusement, je me donne bonne conscience en me disant que quand je regarde la TV, je travaille l’écoute), et moral pas vraiment au beau fixe. Pourtant, il fait grand soleil depuis deux jours.

Dimanche, on est allés au sanctuaire Yasukuni, à trois stations de métro de Waseda.


C’est un sanctuaire shinto qui a été fondé il y a 140 ans et qui honore les âmes des soldats japonais morts pour la patrie. En 1978 ont été ajoutés aux âmes de près de 2 millions de personnes celles de 14 militaires condamnés et exécutés pour crime de guerre lors du Procès de Tokyo après la Seconde guerre mondiale. Du coup, à chaque fois qu’un Premier Ministre vient se recueillir sur les lieux, ça déclenche des polémiques avec la Chine et la Corée.




Même en sachant que le lieu est tenu par la droite nationaliste, ça fait bizarre d’apercevoir dans un coin le drapeau japonais de l’époque de l’Empire, puis de voir trois papis en habit militaire, défiler au son de la trompette.


Ensuite on est allés visiter le musée des traditions militaires japonaises, géré par le temple. Il retrace l’histoire de l’armée depuis les samouraïs jusqu’à la Seconde guerre mondiale, avec plein de documents et d’objets d’époque. Il paraît que son contenu est révisionniste, ce dont il n’est pas très facile de se rendre compte avec seulement les traductions anglaises qui sont partielles, mais c’est vrai que dans la chronologie manquent certains épisodes, rien vu sur Pearl Harbor, Nankin ou les explosions atomiques par exemple.



Sur le chemin du retour, on est passés par le parc qui abrite le Nihon Budokan (une salle qui abrite des compétitions d'arts martiaux et des concerts).



Point cuisine : le castella (prononcer kasutera), pâtisserie importée du Portugal il y a plusieurs siècles. A base de farine, de miel, d’œuf, ce gâteau fait un peu penser au gâteau de Savoie, mais en encore plus moelleux et moins sec. Il peut être nature, au thé vert matcha, aux haricots rouges, au yuzu (sorte de citron japonais, très parfumé). Il s’en vend de très bonne qualité dans les rayons alimentation des grands magasins. Facile à manger, il s’offre par exemple lorsqu’on va rendre visite à quelqu’un qui est malade (omimai).