samedi 17 janvier 2009

furuike ya kawazu tobikomu mizu no oto

Début de week-end tranquille, il faut bien ça pour se remettre du test de grammaire de vendredi après-midi. Il fait toujours aussi beau (si je me souviens bien, il n’a plu qu’une fois depuis le début du mois), donc avec Masa on est allés faire un tour dans les parcs qu’il y a en face de chez lui.

D’abord, le jardin de la maison où a habité Bashô (1644-1694), le célèbre auteur de haiku, poèmes de 17 syllabes, selon le rythme 5, 7, 5, devant contenir une référence à la saison.


A l’époque, la maison et le jardin étaient au milieu des champs (dans les idéogammes qui servent à écrire Waseda, il y a celui de "champ, rizière"). Maintenant ils sont entourés de bâtiments modernes, mais dès qu’on passe la porte coulissante, on oublie qu’on est en plein milieu de Tôkyô. C’est un jardin typiquement japonais, avec un étang, des petits chemins, des escaliers…




Sur quelques panneaux étaient écrits des haiku célèbres de Bashô, dont le fameux « furuike ya kawazu tobikomu mizu no oto » (traduit par : « Un vieil étang, Une grenouille saute, Le bruit de l'eau. »). Je ne peux guère vous en dire plus, ma lecture culturelle du week-end n’ayant pas été Bashô, mais Crayon Shin-chan, un manga sur un petit garçon très insolent qui fait tourner sa mère en bourrique. C’était assez facile à lire, et plutôt drôle, même si l’humour japonais est assez spécial (en gros, Crayon Shin-chan passe son temps à regarder sous les jupes des demoiselles qu’il croise…).


Au fond du jardin, on peut aussi se recueillir sur la tombe du poète.

Avec des pruniers et des mini-jonquilles en fleurs, on n'a pas l'impression d'être en plein mois de janvier. Selon les infos, à Okinawa, l'archipel le plus méridional du pays, certaines variétés hâtives de cerisiers sont déjà en fleurs...


Ensuite, nous sommes allés dans le Shin-Edogawa koen, un jardin public lui aussi de style japonais, plus vaste, un peu moins sauvage, mais lui aussi très agréable. Quand on a croisé deux femmes en kimono, ça m’a vraiment donné l’impression d’être remontée dans le temps…




Puis petit tour dans le parc de l’hotel de luxe d’à côté, dans lequel il y a plein de restaurants de type traditionnel, mais aussi une chute d’eau, une pagode, un mini-sanctuaire, …



Au retour, j’ai regardé le sumo… et oui, je finis par trouver ça amusant. J’ai regardé un peu sur Internet pour essayer de comprendre l’organisation de ce sport national. J’ai donc appris qu’il y a six tournois par an (actuellement, celui qui se déroule à Tôkyô est le premier de l’année). Chaque tournoi dure quinze jours, et chaque sumo fait un match par jour. Les résultats déterminent les classements dans les différentes catégories. Le grade suprême, c’est celui de yokozuna (pour l’obtenir il faut un certain nombre de victoires d’affilée dans plusieurs tournois je crois ; et une fois qu’un lutteur est devenu yokozuna, il ne peut plus descendre en grade, donc si il a de mauvais résultats, il doit abandonner le sumo). Actuellement il y a deux yokozuna, et ils sont tous les deux de nationalité mongole. Parce qu’il n’y a pas que des Japonais qui font du sumo… il y a même des Occidentaux, j’ai vu un Bulgare, un Estonien. Il semblerait que le sumo attire moins qu’avant les lutteurs japonais, ce qui peut se comprendre, c’est dangereux et pas vraiment sexy.

Je vous mets une vidéo pour que vous ayez une idée d’à quoi ça ressemble (Asashoryo, à droite, est un des deux yokozuna actuels, assez contesté en ce moment parce que l'année dernière il a simulé une blessure en milieu de tournoi pour rentrer en Mongolie).

Une place au premier rang coûte dans les 14 000 yens, soit dans les 110 euros.




La préparation dure toujours beaucoup plus longtemps que le match… le joueur qui pose une main par terre, ou sort du cercle, perd le match.






Et je finis avec un gros chat paresseux, croisé près de l'endroit où habitait Bashô. Après tout, le quartier était aussi apprécié de Natsume Soseki, qui a écrit à la fin du XIX° siècle le roman "Je suis un chat" (que je conseille).
Pour l'instant tous les chats que j'ai croisés à Tôkyô sont en surcharge pondérale...

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