dimanche 19 octobre 2008

Tea Ceremony Party

J'ai un test de vocabulaire demain matin à 9 heures, mais avant de peaufiner les révisions je ne résiste pas à l'envie de vous raconter ma journée bien chargée. Je viens de rentrer (il est 21h) de la Tea Ceremony Party organisée par la JUSCO, une association d'étudiants japonais et étrangers. Elle n'a aucun lien avec Waseda, mais les quelques étudiants de Waseda qui en font partie avaient distribué des prospectus sur le campus, donc avec Li Na on avait décidé d'y aller.

Rendez-vous ce matin, 11h45, à la station Shinanomachi. Pas de risque de rater les membres de l'asso, même sans le panneau "Tea Ceremony Party" qu'ils arboraient. Ils étaient tous vêtus d'uniformes bleu marine dans le plus pur style british, ça nous a un peu déroutées, Li Na et moi, nous n'avions pas vraiment fait d'efforts vestimentaires (comme d'habitude, j'étais en jean).

Dans l'association, il y a des étudiants japonais venant de plusieurs universités des environs de Tôkyô, on avait donc des gens de Waseda, Keio, l'Université de Tôkyô (= Tôdai), c'est-à-dire les trois universités les plus célèbres du Japon, et aussi l'université de Sofia, et d'autres encore... d'après mon analyse, cette association est une agence matrimoniale déguisée, un peu comme l'aumonerie de Sciences Po mais sans les messes. Ce qui ne les empêche pas d'être hyper à cheval sur les formes. On a eu droit à plusieurs discours d'ouverture de session en anglais (hésitant parfois), avec force courbettes. Puis on a été divisés en groupes (6 groupes de 5 étrangers environ, avec plusieurs étudiants japonais, et on est passés par les ateliers de différentes activités.

Mon groupe a commencé par l'ikebana, l'arrangement des fleurs. A regarder j'aime bien, mais me retrouver devant un bouquet à démonter pour le remonter autrement, sans explication aucune et avec comme seule consigne de faire comme je voulais, ce n'est vraiment pas mon truc. Et surtout, l'ikebana s'apparente presque à un sport, c'est difficile d'enfiler les branches de bois dans les aiguilles du support ! Les dames qui nous donnaient des conseils s'extasiaient devant nos capacités artistiques mais j'ai quelques doutes à propos des miennes...


Ikebana a beau s'écrire avec les kanji "vie, naissance" et "fleur" (生け花), je pense que les fleurs qu'on nous avait données étaient les restes d'un fleuriste, ou de l'atelier d'ikebana d'hier, parce qu'elles avaient une drôle de touche et certaines se démontaient. Mais c'était bien suffisant pour nous amuser...

(Un des exemples, mon oeuvre avait moins d'envergure)

Ensuite, on est passés à la cérémonie du thé dans une pièce de style japonais. Ca, j'aime bien, même si je ne suis pas complètement au point sur les règles. J'ai eu le droit à la place d'invité d'honneur, et au plus beau bol, mais l'ambiance étaient tellement solenelle que je n'ai pas pris de photos. Dommage, le gâteau qu'on nous a servi était joli, du yôkan (pâte de haricots rouges solidifiée à l'agar-agar) puis deux épaisseurs de couleurs différentes de mushi-cake (genre de génoise cuite à la vapeur). Par contre le problème dans les pièces de style japonais, c'est qu'on est assis sur ses talons, et qu'on a très très vite des fourmis dans les jambes, sans pouvoir s'asseoir autrement...

J'aime bien la cérémonie du thé, j'ai jeté un coup d'oeil au site du club de Waseda, mais les règles sont vraiment très strictes : mettre des chaussettes blanches spéciales pour les séances d'entrainement, pas de jeans parce que ça abime les tatamis, pas d'ongles manucurés (ça ne me gêne guère me direz vous) à cause des tatamis aussi, pas de parfum (ça change le goût du thé), etc, etc.

Puis c'était séance d'essayage de kimono. C'est le genre de vêtement qu'il est impossible de revêtir toute seule, y'a plusieurs épaisseurs, le noeud de ceinture est très compliqué. Et après, c'est tellement serré que ça gêne presque pour respirer.


J'ai échappé au pire, puisque j'ai essayé un yukata (kimono léger) et non un vrai kimono, du coup il y avait moins d'épaisseurs. Ce qui n'a pas empêché les instructrices de serrer la ceinture au maximum, en s'extasiant sur la finesse de ma taille, c'est bien la première fois que ça arrive !

(Li Na en kimono)

On a enchaîné sur une cérémonie du thé moins stricte, on était assis sur des bancs et ce sont des lycéennes qui ont fait la demonstration. Cette fois j'ai pu prendre une photo des friandises qui étaient servies, et du bol de thé. La feuille de ginko jaune est à base d'agar-agar et est glacée au sucre, l'autre petit truc c'est du sucre complet (kuro-zatô) je crois.


Les lycéennes nous avaient préparé un challenge : avec un petit fouet à thé, il fallait faire mousser du thé matcha comme dans la cérémonie du thé... et bien c'est plus facile de monter des blancs en neige avec une fourchette que de faire mousser ce fichu matcha. En plus, plus la température baisse, plus c'est difficile, donc j'ai lamentablement échoué !!

(la cuillère pour doser la poudre de thé, et le fouet pour le faire mousser)


(la louche pour prendre l'eau dans la bouilloire, le repose-louche et la bouilloire; il y a toute une histoire à propos du repose louche, mais je n'ai rien compris)

On a terminé sur l'activité calligraphie, que j'ai aussi peu goûté que l'ikebana par manque d'explications. J'ai écrit deux kanji, puis cédé ma place à des étudiantes japonaises en leur donnant pour consigne d'écrire mon prénom en idéogrammes !


Puis, entre deux discours de clôture, ils nous ont fait jouer au janken (pierre - papier - ciseaux) pour gagner des petits lots fabriqués par les instructrices de la journée.

Après plein de courbettes et une, inévitable, séance de photos de groupe, on a quitté les lieux (un bâtiment spécialement dédié aux activités de type traditionnel, mais donc le style n'a lui rien de traditionnel) pour un restaurant italien à côté de la gare.



C'était nomihôdai (boisson à volonté) et tabehôdai de pâtes (pâtes à volonté). Avant on nous a servi quelques hors d'oeuvres.


Puis les pâtes, dont beaucoup étaient très très épicées, à mon sens ça s'apparentait plus à de la cuisine coréenne qu'à de la cuisine italienne. Mais après tout, je ne suis jamais allée en Italie, peut-être que les pâtes y sont très épicées...

L'ambiance s'est détendue, on était par tables de 6, et on a bien ri. Surtout quand un étudiant originaire du Kansaï (sud de l'île principale, Honshû) nous a donné des cours d'Osaka-ben (dialecte d'Osaka), forcément j'ai sorti que je connaissais chaou chaou ("non non, c'est pas ça", enseigné par Taca) et sukiyanen ("je t'aime / j'aime bien", merci aux Kanjani8). Cette fois on a appris nande yanen, équivalent de "hein, quoi?" à dire quand quelqu'un a dit un truc bizarre.

Puis la bière aidant (enfin, pas pour moi, j'ai tourné au jus d'orange avec de la crème de cassis ou des choses du genre), on a eu droit à des questions étranges, du genre un étudiant qui demande si on trouve qu'un autre est beau (kakkoii)... question que j'ai esquivée en disant que ledit étudiant ressemble à Ninomiya des Arashi, ce qui a surpris toute la table, sauf Li Na, qui était d'accord avec moi, à condition de le regarder de trois quarts... Celui qui avait posé la question en premier a cherché à nous faire dire qu'il ressemblait à quelqu'un de célèbre aussi, mais on n'a trouvé aucune ressemblance ("Je ressemble à Kimura Takuya?" "Heu... non, vraiment pas". Etant donné la tête de KimuTaku ces temps-ci, c'est même plutôt un compliment...).

J'ai aussi réussi à dégoter le seul garçon de notre génération qui, quand on lui propose un échange de coordonnées, sort une carte de visite... d'habitude on utilise plutôt l'infrarouge des téléphones portables. Enfin bon, c'est peut-être un bon parti, un Tôdai qui veut faire Sciences-po Paris !

La prochaine sortie de l'association, c'est fin novembre, le dîner de gala de la princesse je sais plus quoi, dont la promotion se fait surtout à base de "il y aura d'autres membres de la famillle royale, mais on ne sait pas encore qui...". Ce qu'on voit avec Li Na, c'est surtout le fait qu'on va pouvoir bien dîner gratuitement.


Je conclus sur les deux étrangetés alimentaires du jour.

D'abord, le "melon soda", qui s'est révélé être un breuvage vert fluo au goût de médicament, rien à avoir avec du melon.



Et ensuite, la friandise que Li Na m'a donnée ce matin. Vu de l'extérieur, ça s'apparente à un bonbon au chocolat, chocolat noir en bas, et blanc parfumé à je sais pas quoi en haut. Mais ce serait beaucoup trop simple... quand on croque dedans, on se rend compte que la chose est fourrée avec un espèce de truc un peu coriace. Première hypothèse, de la cerise (ça existe dans les chocolats français). Mais non, ça ne serait pas aussi coriace, à moins qu'elle ne soit complètement desséchée. Deuxième hypothèse, du caramel. Mais ça n'en a pas vraiment le goût.


En fait, il suffisait de regarder l'emballage, c'était écrit clairement : mochi iri, autrement dit, fourré à la boulette de riz gluant. Et par la même occasion, on découvre que le dessus était parfumé à la chataîgne.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

plein de choses à dire pcque ton article est énorme!!^^(tant mieux tu mdiras =)
déjà ta journée a eu l'air vraiment super!!les étdudiants de todai...je ne connais que par love hina ça!!^^
"les restes d'un fleuriste, ou de l'atelier d'ikebana d'hier" ça ma bien fait rire...on vous file les restes sympa non??(c'est déjà ça hein!!)
les fotos des kimonos st superbes!et Li na est très jolie!!son kimono aussi =)
"c'est plus facile de monter des blancs en neige avec une fourchette que de faire mousser ce fichu matcha.":alors la jai exploser de rire...perso jai jms essayé de monter des blancs en neige avec unefourchette aussi :P
janken jadr <3 ^^
des pâtes bonheur!!!Lol
merci pr le petit cours de vocab d'osaka!à part sukiyanen je connaissais pas^^
pas mal aussi les techniques de dragues des gus...lol je sais pas si c'est plus sympa de dire qu'il ressemle à nino :P
gala de princesse ma chère!!oui moi aussi je veibdrais pour le buffet je pense!!Lol(pas sortable)